Depuis le 11 février 2020, la loi AGEC (anti-gaspillage pour une économie circulaire) a pour objectif de changer en profondeur les comportements de production et d’achat des consommateurs, vers une économie moins énergivore et plus respectueuse de l’environnement en favorisant l’économie circulaire.
Pour la filière textile, habillement, linge de maison et chaussure, l’organisme Refashion a pour but de récolter toutes les données de mise sur le marché des acteurs économique depuis 2019. Ces données sont quantitatives et qualitative. En fonction du résultat, une contribution financière variable doit être versée par les entreprises.
Par exemple, si un metteur en marché inclus une partie de matières recyclées dans les produits importés, un bonus sera alloué à l’acteur économique, ou un malus dans le cas contraire. Cette pénalité financière a pour but mieux sensibiliser les producteurs ou importateurs aux enjeux dont les consommateurs sont désormais réceptifs. Cela doit aussi éviter toute fausse information sur une pseudo-production écologique qui ne le serait pas.
Depuis une vingtaine d’année, la fast-fashion a pris le pas sur la production locale, avec toutes les conséquences que l’on connait : fermeture d’usines, pertes d’emploi, consommation exponentielle, pollution.
La prise de conscience réelle des consommateurs se voit notamment dans l’intérêt vers les sites de ventes de seconde main, du type Vinted, ou La Redoute qui a lancé La Reboucle.
Tout d’abord une première démarche a été faite en 2016, en recentrant tout le catalogue sur des sources de productions françaises et européennes. Les produits Linandelle ne voyagent donc pas plusieurs semaines dans des bateaux conteneurs pollueurs.
Dans un précédent article, nous avions évoqué nos efforts dans la démarche RSE (Responsabilité sociétal de l’entreprise). Aujourd’hui, plus d’efforts sont demandés et nous tentons d’être performants. Voici comment.
Comment Linandelle s’est adapté à cette évolution ?
100% des produits du catalogue sont certifiés Oeko-Tex, ce qui garantit l’absence de produits nocifs dans la composition des produits.
20% des ventes sont des produits fabriqués en France comme une partie de nos peignoirs (tissage et confection), dans un Esat (établissement et service d’aide par le travail). Accompagné et suivi depuis 2 ans, la part de production de cet Esat est en croissance. Cette fabrication locale est particulièrement « humaine », puisque nous formons en partie les équipes sur nos produits, finitions, et nous participons aux emplois de cet Esat, une fierté pour Linandelle.
Linandelle limite ses points d’approvisionnement au siège social en Normandie, sans circuit de distribution. Nous n’avons donc qu’un seul point de livraison des marchandises fabriquées, d’où partent ensuite les commandes.
95% de nos ventes sont faites sur le secteur National. Les 5% restant partent vers les pays limitrophes. Notre indice carbone peut être amélioré, mais la marche normale de l’entreprise limite cet indice.
A terme, à l’image de nutriscore pour l’alimentation, ou l’étiquette énergétique pour l’éléctro-ménager, une lettre de A à E sera affichée sur les produits ou sur le site Internet du marchand, basée sur 9 critères.
Doit-on avoir peur de cette loi ?
Si rien n’est fait maintenant sur critères dits éco-responsables, l’affichage de cette note incitative ou dissuasive pour le consommateur, et les malus seront une vraie pénalité à la croissance de l’entreprise sur le long terme.
La seconde étape de cette loi sera la déclaration de tous les packagings nécessaires à la mise sur le marché des produits. Qui n’a jamais été surprise de recevoir un colis volumineux avec peu de marchandise commandée à l’intérieur ? Des mesures dissuasives vont progressivement être mises en œuvre afin de limiter les formats des emballages, les surcouches, les rembourrages, et inciter à l’utilisation de matières recyclées.
Les consommateurs sont informés, et même si la fast-fashion a encore de beaux jours devant elle, les nouvelles générations prennent de plus en plus conscience des enjeux environnementaux.
L’épisode du Covid, et la récente guerre en Ukraine nous montrent que l’indépendance économique est un gage de sérénité et d’emploi. Si les frontières se ferment, nous devons pouvoir continuer à vivre normalement, au moins dans l’espace de l’Union Européenne.
Moins d’échanges internationaux et plus d’écologie, ce sont les arguments afin de se projeter plus sainement socialement et économiquement.